REGROUPEMENT DES ÉVÉNEMENTS MAJEURS

Un appui... et de grandes attentes

Le lancement de la saison 2015 du Regroupement des événements majeurs internationaux (REMI) s’est fait hier dans une ambiance teintée d’appréhension, à l’approche du dépôt du plan de relance du ministère du Tourisme, qui doit servir à convaincre les voyageurs étrangers de visiter le Québec. Le REMI appuie la ministre du Tourisme Dominique Vien dans son projet de réforme, mais il a de grandes attentes. « Après tout le travail mené, les constats sont clairs, les remèdes existent. Il ne faut pas que la montagne accouche d’une souris », a déclaré Louise Beaudoin, présidente du conseil d’administration du REMI, qui regroupe 28 organisations dans 9 régions du Québec.

— Marie-Michèle Sioui, La Presse

INDUSTRIE DU TOURISME AU QUÉBEC

« Poser les bons gestes, au bon moment »

À l’été, la ministre Dominique Vien va prendre des vacances en Gaspésie. Avant de partir, elle doit déposer son Plan pour la révision du modèle d’affaires et de gouvernance du tourisme au Québec, un important document qui guidera l’avenir de ce secteur économique. Nous l’avons rencontrée pour en discuter. Résumé, en huit mots-clés.

ÉCONOMIE 

« Il faut être poli avec le tourisme. On ne doit pas le considérer comme un parent pauvre. C’est un secteur économique majeur. »

« Pour certaines municipalités du Québec, le tourisme est pratiquement “mono-industriel”. Des gens comptent sur le tourisme, alors on ne peut pas l’ignorer. […] C’est le troisième produit d’exportation, après l’aluminium et l’aéronautique. Ce n’est pas rien. »

MARKETING 

« Nous avons le défi de bien nous positionner, car nous avons une occasion à saisir. […] Dans les prochaines années, il va y avoir 1,8 milliard de nouveaux touristes dans le monde. C’est 1,8 milliard de personnes qui vont se demander où aller en voyage. »

« Au niveau de la promotion, comment pouvons-nous être plus efficaces ? »

RÉGIONS 

« Nous avons besoin de cohérence. Les régions vont se vendre à l’étranger, chacune de leur côté, et le message est dilué. […] Ça va prendre quelqu’un qui va gérer ça. »

DÉVELOPPEMENT 

« Il y a eu une prise de conscience en 2012 du potentiel que pouvait être le tourisme. » C’est à ce moment que le gouvernement a lancé le Plan de développement de l’industrie touristique 2012-2020, le PDIT. 

« C’est mon plan de match à moi aussi. Le PDIT, c’est ma bible. […] Les objectifs sont ambitieux : augmenter de 5 % les recettes touristiques d’ici 2020. Si tout va bien, cela apportera 7 milliards de dollars en retombées et la création de 50 000 emplois. »

NORD 

« Le Grand Nord est un produit qui va s’adresser aux touristes étrangers en quête d’une destination exotique. »

« Je suis réaliste. Ce n’est pas demain la veille que 200 000 personnes vont débarquer dans le Grand Nord, mais l’important était de commencer le développement. Les communautés sont mobilisées, les gens d’affaires aussi. On sait qu’il y a du travail à faire, notamment en ce qui concerne l’hébergement. » 

« Il faut aller au rythme des communautés, au rythme du Nord et ce n’est pas celui de Montréal, où tout va vite. C’est un territoire qu’on est en train de découvrir, qu’on commence à offrir. Les communautés commencent à se demander ce qu’elles veulent faire. […] Elles ont un produit extraordinaire en termes d’authenticité et d’exotisme. »

CROISIÈRES 

« Nous avons développé six escales, hormis Montréal, Trois-Rivières et Québec et dépensé 50 millions dans ce projet*. Maintenant, les croisiéristes reviennent, c’est un marché exponentiel. Nous sommes rendus à 1600 emplois directs générés par les dépenses des passagers et des compagnies de croisière. »

« Québec a l’ambition de doubler son nombre de visiteurs et pour Montréal, c’est une manne. » 

« Des régions ont aussi la chance d’avoir une escale. Il leur appartient maintenant de développer une offre touristique. Et je crois qu’ils sont en marche pour attirer les touristes. Il faut animer les berges. »

* 50 millions de dollars ont été investis dans le Programme d’aide à la stratégie des croisières pour développer six escales depuis 2008 : Saguenay, Baie-Comeau, Sept-Îles, Havre-Saint-Pierre, Îles-de-la-Madeleine, Gaspé. 

HÉBERGEMENT 

« En région, le parc hôtelier a besoin d’un coup de barre. Peut-être d’une aide particulière. Le financement est difficile à obtenir. Elles [les régions] n’ont peut-être pas les mêmes moyens que les grands centres. » 

« Je me suis posé la question : comment se fait-il que l’investissement privé diminue ? Comment se fait-il que le financement soit si difficile à obtenir ? »

« Notre objectif est de faire en sorte que les produits hôteliers puissent se renouveler, qu’ils soient alléchants pour attirer les touristes du Québec et de l’étranger. »

CROISSANCE 

« Ça va bien pour le tourisme au Québec. Nous n’avons peut-être pas la croissance que nous souhaiterions avoir, mais il y a eu une prise de conscience des enjeux auxquels nous faisons face. »

« Il faut faire mieux et on est capable de faire mieux. Il faut poser les bons gestes au bon moment. » 

« On pourrait lancer un appel aux Québécois : passez une fin de semaine par année au Québec. Ça représenterait 3 milliards de dollars en retombées économiques. »

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